RETOUR DE TERRAIN – Dans ces quelques lignes, Caroline Brugger, volontaire en Tanzanie, de retour en Suisse en raison de la crise sanitaire du Covid-19, revient avec ses mots sur les semaines qui ont précédées son retour en contrées helvétiques et les urgences qui l’ont activées. Actuellement en quarantaine, nous tenons à la remercier de son travail, son engagement et son témoignage !


La frénésie qui a précédé les mesures gouvernementales de confinement en Tanzanie sont encore très présentes dans mon esprit.

Après avoir travaillé en février sur la préparation des commandes, nous commencions cette course poursuite aux médicaments début mars à Dar-es-Salam avec Samwel, un responsable de la pharmacie. 

Il fallait comparer les prix des articles manquants et les commander auprès de nombreux fournisseurs. Cette tâche accomplie, il nous a fallu 2 jours pour parcourir les 560 km nous séparant de l’hôpital. Malheureusement, en raison de forts intempéries qui ont détruit des ponts et une partie du chemin menant à Lugala, les cartons contenant les médicaments et le matériel médical ne sont arrivés qu’une semaine plus tard. Comment me direz-vous ? Par un rapatriement par barque, tout un programme et pas des moindres ! En effet, en zone rurale, le travail demande souvent de s’adapter afin de faire face à des situations inédites et bien souvent, que je n’appréhendais pas moi-même.

De retour à Lugala, nous avons uni nos forces dans le but d’aménager l’hôpital à d’éventuel cas de COVID-19, par notre propre initiative dans un premier temps puis, suivant la liste de préparation reçu par le gouvernement :

  • Fabrication de désinfectant hydroalcoolique pour les mains et d’autres désinfectant à base d’alcool ou de chlore pour les surfaces.
  • Formation sur les règles de fabrication des désinfectants pour Happy, responsable de la pharmacie, et Helena, responsable de fabrication des infusions
  • Aménagement de deux chambres pour les cas suspectés et les cas testés positif au COVID-19 dans des bâtiments proches de l’hôpital pour éviter un risque de contamination des patients : lits espacés, toilettes séparées, masques et lunettes de protection pour le personnel soignant, désinfectant, savon, eau courante, machine d’oxygène, …
  • Formation du personnel soignant en charge de la nouvelle unité COVID-19
  • Fabrication de masque de protection par les couturiers alentours
  • Restriction des visites dans l’hôpital (1 seul visiteur par patient et par jour apportant de la nourriture)
  • Aménagement d’un point de lavage de mains pour toutes personnes venant et sortant de l’hôpital.

C’est donc le cœur lourd mais des souvenirs pleins la tête que je suis partie fin mars de Lugala. Je reste bien entendu en contact avec le personnel soignant, et tout particulièrement avec les personnes en charge de la pharmacie. La communication, tout comme le soutien à distance, sont importants ! Important, oui, surtout de leur montrer que nous ne les laissons pas seuls dans cette situation !

Alors, face à cette crise sanitaire mondiale, soyons solidaire les uns des autres et agissons au mieux, pour que chacun ait une chance à son tour.